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Conseil Municipal

Délib’ 3 – Rapport 2019 de situation comparée entre les femmes et les hommes – CM 24/06/2020

Par Michelle Bonneau

 » Monsieur le Maire, Cher·e·s collègues,
Chères montreuilloises, chers montreuillois,

Dans la vie d’un-e ou d’un élu-e il y a des moments de satisfaction et la présentation du rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes au sein de la ville de Montreuil pour l’année 2019 en est un. Ce rapport décrit la politique de ressources humaines de la ville en matière d’égalité professionnelle et présente les politiques publiques menées sur son territoire en matière d’égalité.

La ville est engagée, totalement, et lorsque l’on prend connaissance de ce rapport on peut constater que l’engagement politique et les moyens dédiés sont en nombre. La lutte contre les violences faites aux femmes y occupe une place prédominante. C’est à la fois satisfaisant et déroutant. Mais les chiffres sont là, têtus, pour nous rappeler la triste réalité.

En 2018 :
👉121 femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une femme tous les 3 jours
👉213 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint sur une année.
👉88% des victimes de violences commises par le partenaire enregistrées par les services de police et de gendarmerie sont des femmes
👉96% des personnes condamnées pour des faits de violence entre partenaire sont des hommes
👉94 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viols/et/ou de tentative de viol sur une année
👉86% des victimes de violences sexuelles enregistrées par les services de police et de gendarmerie sont des femmes
👉Depuis 2017 le nombre de victimes de violences sexuelles connues des forces de sécurité sur une année a augmenté de 18%
👉99% des personnes condamnées pour violences sexuelles sont des hommes

A Montreuil, un diagnostic de territoire réalisé en 2015 a permis de recenser l’ensemble des dispositifs d’accueil, d’orientation et d’accompagnement des adolescentes, des femmes victimes de violences et de leurs enfants. Actrices et acteurs locaux qui interviennent sur cette problématique sont soutenu-e-s par un réseau local qui rassemble 100 professionnels du territoire.

C’est grâce et avec la participation des agent-e-s et agents mobilisé-e-s, des associations, notamment la Maison des Femmes -Thérèse Clerc, et des organismes spécialisés que nous pouvons répondre au désarroi de celles qui se retrouvent désemparées face à une telle épreuve de la vie.

L’observatoire départemental des violences envers les femmes a été créé par le conseil départemental de Seine-Saint-Denis en 2002 et nous nous en félicitons. Il est exemplaire et on y retrouve son empreinte dans la loi du 4 août 2014 qui s’en inspirent fortement :
👉Mise en place des dispositifs concrets pour protéger de manière plus efficace les femmes contre les violences physiques avec le renforcement de l’ordonnance de protection
👉Généralisation du « téléphone grand danger »
👉Eviction systématique du conjoint violent, la priorité donnée au maintien de la victime dans le logement du couple
👉Création d’un numéro d’urgence

Mais confronté-e-s non pas à la réalité des chiffres mais à la réalité de la vie, nous rencontrons des femmes qui n’ont plus d’autres choix que de quitter leur domicile de toute urgence et d’emmener leurs enfants avec elles. Face à la détresse d’une femme et de ses enfants il y a urgence à trouver des solutions pour les éloigner au plus vite.

Le Président de la République affirme que l’égalité entre les hommes et les femmes est la grande cause de son mandat. Nous sommes en accord avec son plan de lutte contre les violences :
👉Éducation de toutes et tous pour l’égalité
👉Un meilleur accompagnement des victimes
👉Le renforcement de l’arsenal répressif
👉Mais en désaccord avec un financement nettement insuffisant.

Nous venons tous de traverser une période compliquée liée au confinement. Certaines femmes ont connu des situations dramatiques, enfermées avec leurs conjoints. La ligne d’écoute dédiée aux victimes, le 3919 a enregistré 10000 appels sur toute la France au mois d’Avril, soit le double de l’an dernier à la même période.

C’est le moment où un décret gouvernemental passé fin mai a provoqué un véritable tollé.

Alors que la loi adoptée à l’Assemblée nationale prévoyant de réduire le délai d’obtention des ordonnances de protection pour les femmes victimes de violences conjugales à 6 jours contre 42, un décret paru le 27 mai est venu mettre à mal cette initiative. Il impose un délai de 24 heures à la victime pour qu’elle prévienne elle-même, par voie d’huissier, son compagnon ou ex-compagnon, qu’une ordonnance de protection a été demandée contre lui. Si elle ne le fait pas, l’ordonnance devient caduque et tout est annulé. De plus, le ministère contraint les femmes à payer un huissier de justice pour effectuer cette démarche… Affaire à suivre…

La secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes informe d’une augmentation de 36% des signalements pour violences conjugales depuis le confinement mais ne s’alarme pas à la lecture de ce décret.

En Seine Saint Denis, Nawel Siamar, psychologue clinicienne, nous renseigne sur la difficulté de communications pour les femmes prises au piège pendant le confinement.

Il y a vraiment urgence à ce que le gouvernement fasse réellement une priorité de la lutte contre les violences faites aux femmes !

Le Groupe Montreuil Socialiste soutient dans leurs totalités toutes les actions mises en place et présentées dans ce rapport qui privilégient l’humain et remercie toutes celles et ceux qui y contribuent.

Je vous remercie »


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